
Prof. Maria Rosa Fenoll-Brunet MD PhD
Université Rovira I Virgili. Faculté de médecine.
Département des sciences médicales de base. Unité d’HistologiE.
Reus (Catalogne, Espagne)
Epigénétique cellulaire, système immunitaire et BI(G)MED : les principes d’une nouvelle médecine intégrée et personnalisée
MOTS CLÉS : Cellules ; épigénétique ; système immunitaire ; médecine personnalisée ; microARN (miRNA) ; ARN non codant long (LncRNA).
RÉSUMÉ :
La communauté scientifique connaît des avancées constantes et significatives dans la compréhension
de la biologie des cellules humaines. Actuellement, l’épigénétique cellulaire et le système immunitaire sont les domaines de recherche biologique qui se développent le plus rapidement. L’épigénétique décrit les mécanismes basés sur la chromatine, stables dans les mitoses, qui modulent l’expression des gènes sans modifier la séquence d’ADN génomique.
La compréhension des processus épigénétiques est très prometteuse pour les applications médicales. L’identité cellulaire dans les processus normaux et pathologiques est déterminée par l’activation ou la réduction au silence épigénétique programmée de sous-ensembles génétiques spécifiques. Ce paysage épigénétique est déterminé par de multiples influences qui sont régulées à de multiples niveaux et nécessite des actions coordonnées, en particulier par les « ARN non codants », dont les microARN et les longs ARN non codants, qui ont un impact sur les réponses biologiques par la régulation de la transcription et/ou de la traduction de l’ARNm.
Les microARN (miRNAs) sont l’une des molécules clés qui agissent comme régulateur épigénétique car ils peuvent réguler les profils d’expression des gènes (c’est-à-dire que les miRNA sont le juge, le jury et l’exécuteur du destin des cellules souches).
Les miRNAs agissent comme un « langage » de communication intracellulaire, impliqué dans des échanges d’informations moléculaires étendus au sein de la cellule, régulant les processus cellulaires et les réponses immunitaires et inflammatoires.
Les longs ARN non codants (LncRNA) jouent également un rôle important dans la régulation épigénétique, car ils peuvent transcrire une grande partie de l’ADN non codant et jouent un rôle en tant que régulateurs de maladies. Par conséquent, à mesure que la compréhension des processus épigénétiques s’améliore, la capacité d’utiliser ces connaissances nanoscientifiques en clinique s’améliorera, ce qui permettra une meilleur prise en charge des patients.
Depuis 2010, la BioMédecine Immuno(G)énétique du Professeur Gilbert Glady contribue à l’avancement de nouvelles applications cliniques intégratives de l’épigénétique en utilisant des miRNA et, plus récemment, des LncRNA à très faible dose comme nouvelles cibles de nano-immunothérapie. Cette révolution à l’échelle nanométrique vise principalement à améliorer les mécanismes d’autorégulation cellulaire et intervient dans un grand nombre de dérégulations immunodépendantes.
Au cours de cette conférence, un résumé des avancées récentes et des implications translationnelles des événements moléculaires épigénétiques susmentionnés sera proposé afin de comprendre les principes fondamentaux de la BI(G)MED qui se concentrent sur le diagnostic immunologique (typage lymphocytaire, profils protéiques, ainsi que de nombreux tests sérologiques bactériens et viraux mais aussi des biomarqueurs, tels que la thymidine-kinase ou la transketolase-1). La BI(G)MED offre un large éventail d’opportunités pour le diagnostic de précision, la prévention et la nanothérapie. Des résultats et des protocoles satisfaisants ont été largement publiés dans des revues internationales et présentés lors de conférences mondiales (par exemple, WAO Chicago, Beijing, Athènes et Rio de Janeiro).
Comme dans tout autre domaine du troisième cycle de l’enseignement médical, il est nécessaire d’assurer une formation spécialisée des cliniciens pour bien gérer les outils de diagnostic immuno-biologique et personnaliser le traitement BI(G)Med en conséquence. Depuis longtemps, des séminaires de formation se sont développés en Autriche, Allemagne, France et Espagne, sous la coordination de l’Association européenne de Bio-Médecine Immuno(G)énétique (EBMA). Il existe un besoin croissant de formation formelle en nanomédecine, en soins de santé personnalisés et en diagnostics de précision.
Note :
« L’épigénome constitue l’orthographe et la grammaire de l’ancêtre de la cellule, le génome. De la méthylation de l’ADN aux modifications des histones, du remodelage de la chromatine aux ARN non codants, toutes ces marques et molécules chimiques facilitent la lecture correcte de notre patrimoine génétique. » (Manel Esteller).